Papy Yamfu, agent au ministère de l’Urbanisme et Habitat, promu chef de bureau, est poursuivi en justice pour dénonciation calomnieuse et imputations dommageables par ses collègues de service. Kahomba et consorts accusent Papy de les avoir diabolisés par le biais d’une lettre adressée à plusieurs autorités du pays en décembre 2013. L’incriminé censé occuper désormais les fonctions exercées par Kahomba il y a de cela quelques temps, accuse cette dernière de se cramponner à son poste. L’affaire enrôlée au Tribunal de Paix de Ndjili sous le numéro RP 13319, a été instruite hier mercredi 9 avril 2014.
Me Wembi, avocat des citants, a affirmé que tout est parti du comportement peu responsable de la Secrétaire général à l’Urbanisme et Habitat. En leur qualité de syndicalistes, les citants ont adressé un mémo au ministre de l’Urbanisme. Mécontente, la Secrétaire générale a pris des décisions draconiennes à l’endroit des pétitionnaires. Il a dit que les citants ont été surpris de l’existence d’une lettre de Yamfu dans laquelle il a allégué des faits graves sur ses clients.
Le prévenu, assisté par Me Matondo , a déclaré avoir été promu chef de bureau en octobre 2013. Son directeur devrait s’occuper de la cérémonie de remise et reprise. En date du 27 novembre 2013, il voulait récupérer sa chaise et ses effets, Kahomba s’y est opposée. C’était le début de la bagarre. Kitoko Konga s’est amené avec des inspecteurs de police judiciaires plus tard qui l’ont mis au frais pendant 48 heures.
Kahomba a précisé avoir été promue Chef de Bureau depuis 2010 et rétrogradée Attachée de bureau en 2013. Ayant reçu la désignation à titre provisoire du patron de l’administration du ministère de tutelle lui notifiant ses nouvelles fonctions, elle l’avait trouvé « illégale », a-t-elle indiqué.
Elle a dit avoir fait comprendre à son directeur que les nominations étaient du ressort du ministre. Pendant un mois, a-t-elle précisé, Yamfu venait régulièrement au travail mais n’a pu accéder à son nouveau poste.
Une fois promue patronne de l’administration, la nouvelle Secrétaire générale a dit aux agents qu’avec sa double casquette « d’enfant de la maison », elle se battrait pour les primes.
Curieusement, a fait observer Kahomba, ces primes ont chuté de 25000 francs à 3000 francs.
Ce problème a débouché sur l’envoi des pétitions au Secrétariat général et à l’audition des 3 des 33 pétitionnaires au Tribunal de Paix de Gombe. Kahomba a précisé avoir été auditionnée avec deux autres pétitionnaires par des inspecteurs de la Fonction Publique.
Un jour du mois de novembre 2013, a-t-elle souligné, Yamfu qui se demandait où se trouvait sa chaise, s’est dirigé vers elle et l’a bousculée. Il l’a même giflée, la qualifiant de tous les noms.
Ayant fait part à son mari de ce qui s’est passé, elle s’est rendue ensuite au service du Casier Judiciaire pour porter plainte contre le prévenu qui a été interpellé et relâché quelques jours sur insistance de la Secrétaire générale de l’Urbanisme et Habitat qui a écrit à la vice-ministre à la Justice.
Kitoko Konga a dit avoir été traité de « kuluna ». En sa qualité de syndicaliste, il a été choqué par les propos indécents énoncés par le prévenu à l’endroit de sa collègue. La lettre du défendeur aux autorités du pays a occasionné sa suspension provisoire avec privation de salaire, a-t-il indiqué.
Kashisha s’est dit étonné de voir le défendeur à fortiori très jeune le traiter de « kuluna »..
Repassant à la barre, le défendeur a fait observer que Kashisha a été le premier à lui proférer des menaces. Le renseignant Kalala, cité par le prévenu, a dit avoir été présent sur les lieux ce jour là.
Existe-t-il le poste d’Inspecteur général à la Fonction Publique ?
Pourquoi avoir attendu plusieurs jours pour envoyer votre lettre aux autorités ?
Le prévenu a dit avoir reçu un accusé de réception de l’Inspection Générale de la Fonction Publique d’une copie de la lettre aux autorités du pays et que la date d’envoi des correspondances dépendait de lui-même
Kitoko et Kahomba ont soutenu que le poste d’Inspecteur général de la Fonction Publique n’existe pas. La plaidoirie interviendra le 30 avril 2014.
Jean- Pierre Nkutu
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